Présidentielle 2025 en Côte d’Ivoire: les évêques catholiques s’inquiètent du climat préélectoral

Dans un contexte politique tendu à l’approche de l’élection présidentielle de 2025, les évêques catholiques de Côte d’Ivoire appellent à la vigilance et à la responsabilité collective. Inquiets des signaux d’exclusion et de division, ils ont pris la parole pour inviter à un sursaut démocratique, dans l’intérêt de la paix et de la stabilité du pays.

Réunis le mardi 29 juillet 2025 au siège de la Conférence des évêques catholiques de Côte d’Ivoire (CECCI), les prélats ont présenté une lettre pastorale, lue par Mgr Marcellin Kouadio, président de la Conférence. Ils y dénoncent les risques liés à une élection non inclusive, marquée par des pratiques de disqualification arbitraire ou de manipulation du processus électoral.

« Une élection fermée, entachée d’exclusion ou de manipulation, est un poison pour la démocratie », ont-ils alerté, appelant à une réforme urgente du système électoral. L’épiscopat insiste sur le droit de tous les citoyens à participer aux élections et réclame des institutions crédibles et impartiales, à commencer par une Commission Électorale Indépendante (CEI) représentative et une Cour constitutionnelle équitable.

Dans leur message, les évêques se veulent à la fois pasteurs et sentinelles, exhortant les Ivoiriens à rejeter les discours de haine et à privilégier la vérité, la fraternité et l’espérance. S’appuyant sur l’Évangile (« La vérité vous rendra libres » Jean 8,32), ils prônent une présidentielle apaisée, exempte de violences et de pertes humaines.

Au-delà des exhortations spirituelles, les évêques lancent un appel clair : pour que 2025 ne soit pas une répétition des crises passées, chaque acteur  politique, citoyen, institution, média ou partenaire international doit faire sa part. La démocratie ivoirienne ne se jouera pas uniquement dans les urnes, mais dans la capacité de chacun à placer l’intérêt national au-dessus des intérêts partisans.

Aristide SETTIN