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Laïcité et justice sociale au Bénin : l’Union Islamique en croisade pour le vote d’une loi pour un jour supplémentaire « chômé » après les fêtes musulmanes

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    Le Nationaliste
  • il y a 4 jours
  • 5 min de lecture

 Entretien Exclusif avec le Premier Secrétaire Adjoint à l’Information et à la Communication de l’Union Islamique du Bénin




 

À travers une correspondance adressée aux différents parti représentés l’Assemblée Nationale, l’Union Islamique du Bénin appelle à une relecture du cadre légal encadrant les jours fériés en République du Bénin. L’organisation plaide pour une prise en compte équitable des fêtes musulmanes dans un souci de justice sociale dans le respect du principe de laïcité. Dans un échange franc avec notre Rédaction, Euloge Abd-Gafar ZOHOUNGBOGBO, Premier Secrétaire Adjoint à l’Information et à la Communication du Bureau Exécutif National de l’Union Islamique du Bénin, revient sur le courrier adressé aux formations politiques groupes parlementaires de l’Assemblée nationale ainsi que le contenu des échanges démarrés avec certains d’entre eux. L’organisation faitière des musulmans au Bénin y plaide pour une proposition de loi en vue de reconsidérer les jours chômés liés aux fêtes musulmanes, notamment le lendemain de ces célébrations.

 

INTEGRALITE DE L’ENTRETIEN EXCLUSIF

 

Le Nationaliste : Bonsoir, M. Euloge Yélian Abd-Gafar ZOHOUNGBOGBO, Premier Secrétaire Adjoint à l'information et à la Communication de l'Union Islamique du Bénin. Nous avons appris par voie de presse que le Bureau Exécutif National de l’UIB a adressé des courriers aux différents partis politiques représentés à l'Assemblée nationale, en vue d’échanger sur une question particulière : la reconsidération des jours de fête musulmane en République du Bénin.

Confirmez-vous cette information ?

 

Euloge ZOHOUNGBOGBO : Le Bureau Exécutif National de l'Union Islamique du Bénin, dans une initiative de dialogue républicain, a adressé des correspondances aux formations politiques présentes à l'Assemblée nationale, histoire d’échanger avec elles pour que, dans les années à venir, on reconsidère autrement les fêtes musulmanes et le calendrier des fêtes légales en République du Bénin. Après les correspondances, il y a un parti politique qui est venu nous voir, ce mardi 06 mai 2025, au siège de l'Union Islamique du Bénin. Avec les représentants de ce parti politique, nous avons échangé sur le sujet, les modalités et les étapes d'élaboration d'une telle proposition de loi que nous sommes en train d'initier. Le Parti ‘’Les Démocrates’’ puisque c’est de lui qu’il s’agit, à travers la délégation nous a informés avoir déjà l’intention d’aborder ce sujet, mais pas de façon aussi approfondie que le prévoit l'Union Islamique du Bénin. Le parti a garanti son engagement et sa disponibilité pour collaborer avec les autres partis politiques afin de faire voter cette loi à l'Assemblée nationale. L’objectif est que si, par exemple, la Tabaski tombe un dimanche, le lendemain soit aussi chômé. Ils souhaitent que le jour suivant la fête soit automatiquement reconnu comme férié.

 

L.N. : Est-ce à dire que l’UIB demande désormais que deux jours soient déclarés fériés, chômés et payés pour les fêtes musulmanes, notamment l’Aïd el-Fitr et l’Aïd el-Kebir, en République du Bénin ?

 

E.Z. : C’est exact ! Quelqu'un qui fête la Tabaski un dimanche, il va abattre la bête sacrificielle, il va faire beaucoup d’autres choses dans le cadre des préparatifs et de la célébration. Au final, il ne trouve pas de temps pour fêter réellement. Et il est épuisé. Le lendemain au service c’est un travailleur très fatigué, et donc peu productif qui se rend bon gré mal gré au service. Certains trouvent des subterfuges pour se dérober à l’obligation d’aller travailler le lendemain ou remplissent mal leurs obligations professionnelles.

Au lieu de continuer dans cette situation peu commode, nous demandons qu'on donne ce jour-là pour que le musulman se repose et pour qu’il soit plus utile à  la République.


L.N. : Vous avez cité l’exemple d’une fête qui tombe un dimanche. Qu’en est-il des fêtes musulmanes qui coïncident avec des jours de semaine ?


E.Z. : La démarche vise à solliciter un jour supplémentaire. Je l'ai dit tout à l'heure, c'est difficile de prendre une journée dans les rites de l'islam pour faire la fête. Nous avons d’énormes contraintes. Dans les rites de l'islam, la fête se fait sur trois jours. Nous ne demandons pas de faire totalement ce qui se fait dans le rite de l'islam, mais d’accorder une journée supplémentaire au moins. Nous avons également demandé aux députés de réfléchir avec nous à la situation de nos frères qui doivent fêter et, le lendemain, passer un examen ce qui arrive fréquemment autant pour les examens nationaux que dans les universités. Si une fête tombe un dimanche et que le lendemain, il y a un examen national, il faudrait que ce jour soit chômé et l’examen repoussé.

On est allé plus loin dans l'initiative qu'on a proposée. Pendant le Ramadan, il y a la nuit de la destinée que nous recherchons dans la dernière décade du mois. Cette recherche se fait à travers des veillées de prière. Dans la sous-région, ce jour est férié. Nous sollicitons également cela à travers cette initiative que nous portons à l’endroit des députés béninois qui ont la responsabilité du vote des lois de la République.

 

L.N. : la religion musulmane compte aussi diverses factions et courants idéologiques. Et certaines pourraient ne pas s’aligner sur ce point de vue concernant la ‘’nuit de la destinée’’ sous prétexte que la considérer comme une fête serait de l’innovation religieuse


E.Z. : Il n'y a pas une question de jurisprudence en islam qui fasse totalement l'unanimité. Ce sont des questions d'interprétation généralement. Là où il y a une question de majorité, tout le monde s'accorde à ça. C'est une question doctrinale sur laquelle les gens discutent, et cela continuera toujours.

 

L.N. : Ne craignez-vous pas que d'autres confessions religieuses pas forcement monothéistes, au nom de la laïcité, revendiquent aussi des jours supplémentaires ?


E.Z. : Je ne parle pas au nom des autres. Je parle au nom des musulmans et de l'Union Islamique du Bénin. Notre demande se fonde sur les exigences de notre foi dans cette République laïque et si nos frères en humanité apportent également des textes fondés comme les musulmans, on n’y trouve pas d'inconvénients. D’ailleurs, dans notre démarche, nous soutenus par des gens qui ne sont même pas de confession musulmane.

 

L.N. : Les Démocrates ont répondu à votre appel. Qu’en est-il des autres partis politiques présents à l’Assemblée nationale ?


E.Z. : Nous sommes dans un dialogue républicain et nous avons adressé des correspondances à tous les partis politiques présents à l'Assemblée nationale. Aujourd'hui, ce sont les députés du parti Les Démocrates qui sont venus nous voir à notre siège. Les échanges sont en cours avec les autres partis pour l’aboutissement de cette initiative.

 

L.N. : Ne serait-il pas pertinent d’associer également les partis politiques non représentés à l’Assemblée, étant donné leur poids sur le terrain ?


E.Z. : Nous sommes dans une démarche diplomatique. Nous ne voulons pas dévoiler tout notre calendrier. C’est prévu. Mais pour l'instant, nous avons commencé avec les partis représentés à l’Assemblée parce qu’ils sont actuellement en session. Pour le moment le jeu se joue à l'Assemblée nationale. Nous restons d'abord focus sur le terrain. Ce n'est pas une quête de popularité mais une question legislative.

 

L.N. : Votre mot de conclusion


E.Z. : C'est un plaisir pour nous d'être reçus par votre chaîne. Nous l'apprécions vraiment. Et nous prions pour notre pays qui traverse une période sécuritaire difficile. Puisse Dieu endiguer ce mal pour que notre pays vive en paix.

 

La Rédaction.

 

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