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UEMOA/1er semestre 2025: Les émissions obligataires bondissent de 84,3 %

Les raisons de cette hausse et les principaux pays débiteurs 


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Pour le compte du premier semestre 2025, les Etats de l’espace de l’Union économique monétaire ouest africaine (Uemoa), ont levé près de 7000 milliards FCFA, selon l’Agence de l’Institution. Et ceci face à des besoins croissants de financement. C’est un niveau record porté par le retour des obligations à long terme et un contexte macroéconomique plus favorable.


Les pays membres de l’Uemoa ont levé 6993,75 milliards FCFA (Soit 12,5 milliards $) sur le marché régional des titres publics au cours du premier semestre 2025. Selon les données publiées par l’Agence UMOA-Titres, ce volume marque une hausse de 84,3 % par rapport à la même période l’an 2024.

Cette progression s’explique en grande partie par le fort rebond des émissions d’obligations assimilables du Trésor (OAT), en hausse de 154,9 % sur un an. Ces instruments de long terme représentent désormais près de la moitié des ressources mobilisées. Une évolution qui contraste avec l’année 2024 durant laquelle la forte tension de liquidité sur le marché régional avait contraint les Etats à concentrer leurs émissions sur des maturités très courtes. Les bons assimilables du Trésor (BAT), à court terme, ont quant à eux progressé de 47,5 % sur la période.

Conjointement, le nombre d’adjudications a fortement augmenté, atteignant 125 opérations depuis le début de l’année, soit près de 39 % de plus qu’en 2024. Les remboursements de dette, eux, ont doublé pour s’établir à 4990,29 milliards FCFA, reflétant une accumulation d’échéances arrivées à maturité.

Nonobstant cette intense activité, l’encours global de la dette des Etats membres n’a progressé que de 1,58 %, pour atteindre 20 536,52 milliards FCFA à fin juin. Un chiffre qui laisse penser que les émissions ont essentiellement servi à refinancer des dettes arrivées à échéance, plutôt qu’à accroître significativement le niveau d’endettement net.


Les principaux emprunteurs de l’espace

Au nombre des Etats les plus actifs, la Côte d’Ivoire reste le principal emprunteur, avec plus de 3131,5 milliards FCFA levés, soit 44 % du total régional. Le Sénégal arrive en deuxième position avec 1262,5 milliards FCFA, en hausse de 267 % sur un an. Cette dynamique s’explique par la suspension du programme avec le FMI et les difficultés d’accès aux marchés financiers internationaux, dans un contexte marqué par la découverte d’une dette non déclarée. Le pays enregistre également la plus forte hausse de son encours de dette sur la période (+5,7 %). A l’inverse, la dette du Togo a reculé de 2,9 %, tandis que celles du Bénin et de la Côte d’Ivoire ont progressé respectivement de 2,28 % et 1,46 %.

L’intensification du recours au marché régional s’inscrit dans un contexte macroéconomique en amélioration. La croissance du PIB réel de l’UEMOA est attendue à 6,4 % en 2025, contre 6,3 % en 2024, portée par le rebond de l’activité dans les secteurs extractif, manufacturier et agricole. L’inflation moyenne, en nette décrue, s’est établie à 2,2 % au premier semestre, ce qui a permis à la BCEAO de réduire son principal taux directeur de 25 points de base, à 3,25 %, en juin. Cette inflexion de la politique monétaire vise à soutenir la demande sur le marché obligataire tout en réduisant le coût de financement pour les États.


Le Bénin bénéficie d’une stabilisation de son taux

Mais tous les émetteurs ne bénéficient pas du même traitement. Les rendements à l’émission varient fortement selon les pays. Le Bénin, le Togo ou encore le Sénégal bénéficient d’un repli ou d’une stabilisation de leurs taux sur l’ensemble des maturités. A l’inverse, le Niger, le Mali et la Guinée-Bissau doivent offrir des primes de risque plus élevées pour attirer les investisseurs. Le cas du Niger est révélateur : ses émissions à trois mois ont atteint un taux de 11,99 %, contre 8,56 % un an plus tôt, sur fond d’isolement diplomatique et de transition politique prolongée. La Côte d’Ivoire, elle, continue de bénéficier d’un accès fluide, avec des taux stables sur toutes les maturités.


Antonin HOUNGBADJI

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