Présidentielle 2025 en Côte d’Ivoire : Ouattara face à quatre challengers, sans Gbagbo ni Thiam

Le Conseil constitutionnel ivoirien a publié ce lundi la liste définitive des candidats à l’élection présidentielle prévue pour le 25 octobre 2025. Sur soixante dossiers examinés, seuls cinq ont été retenus. Les candidatures de Tidjane Thiam et de Laurent Gbagbo, figures majeures de l’opposition, ont été déclarées irrecevables.

La liste officielle des prétendants à la magistrature suprême comprend le président sortant, Alassane Ouattara, en lice pour un quatrième mandat, Simone Ehivet Gbagbo, ancienne Première dame, Henriette Lagou, ancienne ministre déjà candidate en 2015, Jean-Louis Billon, ancien ministre du Commerce porté par une coalition de huit partis politiques, ainsi qu’Ahoua Don Mello, militant du PPA-CI qui s’est présenté en dehors de la ligne officielle de son parti. Fait notable, deux femmes figurent parmi les cinq candidats retenus.

Motifs de rejet des candidatures de Gbagbo et Thiam

Dans sa déclaration, Chantal Camara, présidente du Conseil constitutionnel, a précisé que plusieurs dossiers étaient incomplets ou non conformes aux exigences légales, notamment en matière d’âge, de pièces justificatives et de parrainages. Concernant Laurent Gbagbo, radié de la liste électorale depuis 2020 à la suite d’une condamnation judiciaire, son dossier présentait également un déficit de près de 20 000 parrainages. Quant à Tidjane Thiam, son inscription sur la liste électorale a été annulée en juin 2025, après qu’une décision de justice a estimé qu’il n’était plus de nationalité ivoirienne au moment de son enrôlement.

Une opposition affaiblie

Ce double rejet prive le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) et le Parti des peuples africains-Côte d’Ivoire (PPA-CI) de leurs principaux candidats. Si Jean-Louis Billon et Ahoua Don Mello figurent sur la liste officielle, leurs partis respectifs ont aussitôt pris leurs distances, les désavouant et les démettant de leurs fonctions. La perspective d’un scrutin sans représentants des grandes formations d’opposition crée un climat politique incertain à quelques semaines de l’élection.

Des parrainages décisifs

Comme en 2020, le système de parrainages a constitué l’un des filtres majeurs. Plusieurs dossiers ont été recalés en raison de doublons ou d’erreurs dans l’identification des électeurs. C’est notamment le cas de l’ancien Premier ministre Pascal Affi N’Guessan, dont les parrainages invalidés ont conduit à un déficit estimé à près de 20 000 signatures. Les candidatures d’Antoine Tiémoko Assalé et de Vincent Toh Bi Irié ont subi le même sort.

Plus de recours possible

Le Conseil constitutionnel a rappelé que ses décisions sont sans appel. Les cinq candidats retenus entrent désormais officiellement en campagne pour l’élection du 25 octobre. Un scrutin qui s’annonce décisif pour l’avenir politique de la Côte d’Ivoire, dans un contexte où le paysage électoral apparaît profondément remanié par l’exclusion de deux figures de poids.

Aristide SETTIN