Guinée-Bissau : Ilidio Vieira Té nommé Premier ministre, tandis que la capitale retrouve son animation
- Aristide SETTIN

- 28 nov.
- 2 min de lecture

En Guinée-Bissau, les nouvelles autorités militaires ont annoncé ce vendredi 28 novembre la désignation d’Ilidio Vieira Té comme Premier ministre. Cette nomination intervient alors que l’ancien chef de l’État, Umaro Sissoco Embaló, évincé deux jours plus tôt, a été exfiltré vers Dakar. Son rival à la présidentielle, Fernando Dias, l'accuse désormais d’avoir orchestré lui-même le coup d’État afin de masquer sa défaite dans les urnes.
Deux jours après la prise du pouvoir par le haut commandement militaire, le général Horta N’Tam, désormais président de la Transition, a officialisé la nomination d’Ilidio Vieira Té à la tête du gouvernement. Ancien ministre des Finances du régime déchu, il conservera d’ailleurs ce portefeuille, cumulant ainsi les fonctions de Premier ministre et de ministre des Finances, selon le communiqué diffusé à la mi-journée.
Une capitale qui rouvre, timidement rassurée
À Bissau, l’activité économique reprend progressivement. Très tôt ce vendredi, les militaires ont autorisé la réouverture des boutiques et des étals. Dans le centre-ville, les rues retrouvent peu à peu leur animation habituelle. Dès l’aube, les cafés du Vieux-Bissau ont ressorti leurs terrasses, comme l’a constaté notre envoyée spéciale, Eva Massy.
Autour du marché central, les vendeuses de fruits et de noix de cajou ont repris leurs places, leurs parasols déployés pour se protéger du soleil. Les épiceries ont rouvert et les enfants ont de nouveau emprunté le chemin de l’école, cartables sur le dos, comme un signe de normalisation.
Une normalité fragile sous un régime militaire
Si la capitale donne l’impression d’un retour à la routine quotidienne, les habitants restent prudents. Le pays est désormais dirigé par une junte, et ce changement de système politique suscite inquiétudes et discussions au cœur de la ville.
Un habitant croisé dans une boulangerie confie ainsi sa méfiance : pour lui, cette apparente normalité ne doit pas masquer « les conséquences inévitables » d’un pouvoir militaire. Il regrette d'ailleurs que « les soldats aient quitté les casernes » et que la gestion du pays ne soit plus assurée par des civils.
Derrière la reprise des activités, un climat d’incertitude demeure donc, alors que la population s’interroge sur la direction que prendra la transition dans les prochains jours.
Aristide SETTIN

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