Bénin : à peine écarté du gouvernement, Paulin Akponna confronté à des poursuites judiciaires

La déclaration de Parakou qui agite les plus hautes sphères de l’État béninois connaît un développement judiciaire et politique retentissant. Kingnidé Paulin Akponna, ex-ministre de l’Énergie, de l’Eau et des Mines, fait désormais l’objet d’un intérêt marqué de la justice après ses récentes sorties médiatiques particulièrement virulentes. D’après plusieurs sources concordantes, une action pourrait être initiée devant la Cour de Répression des Infractions Économiques et du Terrorisme (CRIET), à la suite des déclarations du porte-parole du gouvernement, qui a clairement laissé entendre qu’une telle démarche était envisageable.

Celui qui vient de perdre son portefeuille avait pointé ce qu’il appelait un « siphonnage criminel » de plusieurs dizaines de milliards issus du budget de l’État, accusant une gestion désastreuse au sein de son ministère, sans toutefois nommer directement son prédécesseur.

Ces révélations qualifiées d’explosives ont aussitôt conduit à son éviction. Face à la portée de ses accusations, le porte-parole du gouvernement, Wilfried Léandre Houngbédji, a vivement réagi.

Dans une intervention, il a tenu à préciser : « M. Akponna n’avait adressé aucun rapport au Chef de l’État ou au gouvernement faisant état de malversations qu’il aurait découvertes depuis sa prise de service. » Il poursuit en indiquant : « Le Président de la République considère que si les propos tenus par M. Akponna ne relèvent pas d’une logique de guerre de leadership politique, alors il doit être délié de toute obligation de réserve ou de solidarité gouvernementale, afin d’apporter toutes informations utiles à la justice », explique le porte-parole du gouvernement, Wilfried Léandre Houngbédji.

Pour de nombreux analystes, ces précisions s’apparentent à un signal clair adressé aux autorités judiciaires pour l’ouverture d’une enquête. Cela alimente les indices qui laissent penser qu’une convocation prochaine de l’ancien ministre par la CRIET serait imminente.

Aristide SETTIN