Bénin : un pasteur arrêté pour avoir entravé une campagne de vaccination à Natitingou

Une campagne de vaccination contre la poliomyélite, menée actuellement dans le département de l’Atacora, fait face à des résistances inquiétantes. À Péporiyakou, localité de la commune de Natitingou, un homme se présentant comme pasteur a été interpellé dans la soirée du dimanche 20 juillet 2025 pour avoir activement empêché la vaccination des enfants dans sa communauté.

Selon les informations recueillies auprès des autorités locales, l’individu aurait invoqué des raisons religieuses pour s’opposer à l’intervention des agents de santé, affirmant que « la foi interdit l’usage de produits sanitaires sur les enfants ». Appuyé par plusieurs fidèles, il aurait refusé toute collaboration avec les équipes médicales, malgré des mises en garde répétées. Face à l’attitude persistante du pasteur, les forces de l’ordre ont été contraintes d’intervenir pour garantir le bon déroulement des opérations. Le chef d’arrondissement de Péporiyakou, Basile Mané, a confirmé l’arrestation et rappelé le contexte sanitaire alarmant : un cas de poliomyélite a été détecté dans la localité en avril dernier, justifiant une campagne de vaccination d’urgence pour endiguer la propagation du virus.

Interrogé par La Nation, l’autorité communale a exprimé sa préoccupation :

« Il affirme avoir reçu l’Esprit Saint et refuse tout recours aux produits sanitaires sur les enfants. Mais la santé a un prix. Si le gouvernement prend des mesures pour protéger nos enfants, nous devons les soutenir. Il y a Dieu, mais il y a aussi César. Donnons à Dieu ce qui est à Dieu, et à César ce qui est à César. » La poliomyélite reste une maladie grave et fortement invalidante, encore présente dans certaines régions du Bénin malgré les campagnes d’éradication. La mobilisation des agents de santé vise à renforcer l’immunité des enfants et à éviter toute résurgence de la maladie. Toute tentative d’obstruction à ces campagnes représente un risque sanitaire majeur, non seulement pour les enfants non vaccinés, mais pour l’ensemble de la communauté.

Paola BASSA